2.2.12

Intermodalité : exemples américains


L’intermodalité en France a encore du chemin à faire. Dans les esprits d’abord, il suffit de voir la méfiance réciproque, voire la franche hostilité, que portent les chauffeurs de bus parisiens aux cyclistes, qui le leur rendent bien. Dans la pratique aussi, avez vous déjà essayé de loger votre vélo dans un TGV, monter les marches, franchir la porte étroite, loger votre vélo - ou la housse le contenant - dans l’espace prévu à cet effet (pas forcément prévu à cet effet d’ailleurs) ? L’opération est à peine plus aisée dans le métro et uniquement envisageable aux heures creuses.

Bref, si l’intermodalité en France reste un chantier ouvert – notamment celle qui nous intéresse, l’association pour un même trajet du vélo et des transports en commun – des solutions pratiques sont mises en œuvre outre-Atlantique. Passage en revue de quelques solutions de bon sens.

Bus – vélo

A San Francisco, comme à Portland ou à Seattle, les cyclistes pris de fatigue, surpris par la pluie, accablés d’une crevaison, ou stoppés par la déclivité trop prononcée du relief, peuvent installer leur vélo sur des portes-vélos installés à l’avant du bus. L’opération ne prend pas plus de 10 secondes. La première fois que j’ai essayé de le faire, c’était à Seattle, le chauffeur du bus est descendu pour m’aider.

A San Francisco toujours, les pots d’échappement des bus ne sont pas situés au niveau des naseaux des cyclistes mais en hauteur, sur le toit Ça vous change la vie. Combien de fois, chers cyclistes, n’avez vous pas doublé précipitamment un bus prêt à repartir, uniquement pour vous éviter une pleine bouffée de l’air carboné craché par ce dernier ? Ce simple aménagement mécanique, s’il était mis en œuvre à Paris, contribuerait grandement à pacifier les relations entre cyclstes et chauffeur(ard)s de bus.

Train - vélo

Saluons d’abord les efforts entrepris par la SNCF depuis quelques temps et le bon accueil réservé aux vélos par les TER. Pour les TGV c’est une toute autre affaire. D’abord, tous n’autorisent pas les vélos et certains imposent que ces derniers soient transportés dans des housses.  Or, les cyclotouristes – c’est surtout d’eux dont il s’agit en l’espèce - n’aiment pas démonter et remonter leur vélo chaque fois qu’ils prennent le train et ne voient pas d’un bon œil le fait de transporter tout au long de leur périple la housse n’ayant servi que quelques heures dans le train.

L’Amtrak (société de chemin de fin américaine) l’a bien compris et réserve un wagon entier aux transports et valises hors dimensions (vous savez les valises et planches de surf qui ne rentrent dans aucun des espaces de rangement d’un TGV). Pour 5 dollars, vous pouvez faire transporter votre vélo dans le même train que celui que vous prenez, il suffit de le porter sur le quai, un agent le monte pour vous dans le wagon spécial et le redescend sur le quai à la gare de votre arrivée. Pratique, et avec le sourire de l’agent en  prime.

Intermodalité et cordialité, les Américains ignorent peut-être tout de la notion française du service public, mais ils ont le sens du service.



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