25.3.13

Wadjda et le vélo vert

Nombreux sont les films ayant mis en scène un vélo. Souvent réduit au statut d'accessoire, d'élément de décor, le vélo est plus rarement le moteur de l'intrigue ou l'incarnation d'une idée générale.

En 2000, Wang Xiaoshuai et son Beijing Bicycle faisaient d'une bicyclette le symbole de l'injustice et du délitement des solidarités au sein d'une société chinoise happée par le consumérisme, quand Vittorio De Sica, 52 ans avant lui, dénonçaient dans le Voleur de bicyclette, la misère matérielle de l'Italie d'après-guerre .

C'est à une autre forme d'injustice que s'attaque la réalisatrice  saoudienne Haaifa Al Mansour. Celle qui prive les femmes de son pays du droit de circuler à vélo (comme de conduire une voiture). 

Alors que sa mère doit composer avec les services intermittents d'un chauffeur pour se rendre à son travail, la petite Wadjda se met en tête d'acquérir un vélo. Non seulement pour circuler plus librement mais aussi pour défier son jeune ami Abdallah, certaine qu'elle pédalera plus vite que lui.

A force de volonté et de ruse, et grâce à l'amour de sa mère - celui d'une mère qui sans le comprendre ou l'accepter tout à fait, finit par soutenir la projet de sa fille - Wadjda arrivera à sa fin.  

L'entêtement de cette petite fille faussement candide, devient alors le symbole du combat pour l'émancipation féminine. Jucher sur son vélo, les cheveux au vent, Wadjda peut alors quitter les lieux clos de la maison, de l'école ou du centre commercial, pour découvrir le monde. 

Un vélo de couleur verte, éclatant symbole des espoirs d'une petite fille qui ne veut pas se ranger.



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